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Etude de base du projet de renforcement des mécanismes institutionnels, communautaires et participatifs pour la protection des enfants contre la violence et les pratiques culturelles néfastes comme le mariage précoce et forcé, la traite des enfants et l’exorcisme au Togo

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L’étude vise à rassembler et analyser les raisons principales pour lesquelles les enfants sont victimes de violences et d’abus dans les préfectures de Dankpen et Oti/Oti Sud. Elle met un accent particulier sur les pratiques culturelles néfastes, les voies d’accès à la violation des droits des enfants, les besoins, les circonstances et les souhaits des enfants et des parents, les services existants accessibles aux enfants, les stratégies efficaces de riposte ou de lutte contre ces graves violations des droits des enfants. Il s’agit pour l’ONG CREUSET de disposer d’une base de données de départ à l’aune desquelles seront orientées, adaptées, suivies et évaluées les actions du projet.

Le rapport de cette étude est structuré autour de trois points : (i) le cadre général de l’étude, (ii) les principaux résultats obtenus et (iii) la conclusion ainsi que les recommandations adressées au commanditaire.

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RÉSUME DE L’ÉTUDE
RAPPORT DE L'ETUDE

Malgré les efforts consentis par les gouvernants et leurs partenaires, les violations des droits de l’enfant sont encore légion dans les communautés. D’importantes lacunes subsistent dans la capacité des enfants à réaliser leurs droits à la survie, à la protection et à la participation. Cette situation exige que soient pensées et réalisées des idées et approches novatrices pour bâtir un système de protection des enfants bien articulé entre le global et le local, le formel et l’informel, l’institutionnel et le communautaire. C’est à cet effet que CREUSET Togo, une organisation résolument engagée en faveur du bien-être des enfants s’est proposée, avec l’appui de ses partenaires notamment Kinderrechte Afrika, de mettre en œuvre le projet de « renforcement des mécanismes institutionnels, communautaires et participatifs pour la protection des enfants contre la violence et les pratiques culturelles néfastes comme le mariage précoce et forcé, la traite des enfants et l’exorcisme au Togo ». Ce projet a pour objectif de renforcer la protection des (droits des) enfants dans les préfectures de Dankpen et Oti/Oti Sud.

Toutefois, pour apporter une réponse adaptée aux besoins de protection des enfants, un travail préalable de diagnostic local s’impose comme le point de départ pour développer une approche pertinente et efficace. C’est à cet effet que la présente étude est initiée par CREUSET Togo, en prélude à la mise en œuvre du projet susmentionné, pour rendre disponibles des informations nécessaires à la planification optimale des interventions de l’organisation.

Sur le plan méthodologique, la démarche adoptée pour la réalisation de l’étude de base s’est voulue mixte (quantitative et qualitative et surtout participative). Elle a pris en compte les détenteurs de droit (enfants) et les obligataires de droit (les parents et les acteurs qui animent les dispositifs légal, institutionnel, organisationnel et communautaire de protection de l’enfant) à travers des entretiens individuels semi-structurés, des focus group et un sondage.

La mise en œuvre de cette démarche méthodologique a permis d’aboutir à une photographie de la situation de la protection des (droits des) enfants dans les préfectures de Dankpen et Oti/Oti Sud. Plusieurs constats ressortent, en effet, de cette étude de base.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »] En ce qui concerne l’ampleur du phénomène, il ressort que dans les zones du projet, notamment Dankpen, Oti et Oti Sud, les violences et abus faits aux enfants, loin de constituer un mythe, relèvent d’une réalité quotidienne. Les données recueillies auprès des acteurs de protection indiquent que dans les trois préfectures, les phénomènes les plus récurrents sont : la traite transfrontalière, la traite interne, le mariage précoce et forcé, l’échange, la négligence, le Viol, la maltraitance, l’abandon, les grossesses précoces, la violence physique, la prostitution.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »] Par ailleurs, 53,5 % des enfants sondés ont indiqué qu’eux-mêmes ou au moins un de leurs camarades ont été victimes d’une quelconque violence au cours des derniers jours ayant précédé l’enquête. Dans l’ensemble, les types de violences évoqués par les enfants sont par ordre décroissant d’importance : la négligence (90,2%), la violence physique (72,7%) la violence psychologique (53,6%) et les violences sexuelles (52,5%).

La triangulation des données recueillies auprès des divers acteurs a permis de déterminer les principaux  facteurs explicatifs de ces violences : le faible niveau d’éducation, la faiblesse des revenus des ménages, les problèmes de santé mentale, le manque d’attachement émotionnel entre les enfants et les parents ou tuteurs, la démission des parents, le dysfonctionnement familial, l’influence négative de pairs délinquants, les normes sociales liées au genre créant un climat d’acceptation de la violence, les politiques sanitaires, économiques, éducatives et sociales maintenant les inégalités économiques, sociales et celles entre les sexes, l’absence ou l’insuffisance de la protection sociale, l’impunité, etc.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »]  S’agissant des pratiques culturelles néfastes qui affectent le plus les enfants, ces derniers ont cité essentiellement le mariage précoce et forcé (78,6%), la traite des enfants (63,7%), l’infanticide (11%) et la mise au couvent (12,6%).

En ce qui concerne les connaissances et perceptions des acteurs par rapport à la protection des enfants, les résultats montrent globalement que les enfants et parents sont en majorité dépourvus d’informations utiles pour être de véritables défenseurs des droits de l’enfant.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »]  En effet, en ce qui concerne les enfants, 31,5 % d’entre eux ont avoué n’avoir aucune connaissance des droits et devoirs des enfants ; 76,0% n’ont jamais suivi de formation sur cette thématique ; près de neuf enfants sur 10 (85,0%) estiment que les enfants ne sont pas protégés dans leur localité ; seuls 33,0 % des enfants enquêtés ont déclaré connaître les structures de prise en charge des victimes ; seuls 17,5 % d’entre eux ont déclaré connaître les services et types d’intervention proposés aux enfants à risque ou victimes par les structures existantes ; 75,0 % des enfants enquêtés ont déclaré n’avoir aucune connaissance des mécanismes de dénonciation ; 64,0 % des enfants ne savent rien du moment précis où dénoncer un cas d’abus ; 71,5 % des répondants ignorent les lieux où signaler des cas de violences et d’abus sur les enfants ; 75,05 % des enfants ont déclaré ignorer comment dénoncer un cas d’abus fait sur un enfant.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »]  En ce qui concerne les parents, 40% ont avoué n’avoir aucune connaissance des droits et devoirs des enfants ; 89,5 % n’ont jamais suivi de formations sur les droits et devoirs des enfants ; 84,5 % ont reconnu que les enfants ne sont pas protégés dans leur localité ; 62,0% n’ont aucune connaissance des mécanismes de protection de l’enfant ; 32,5% n’ont pas connaissance des mécanismes de signalement ; 36,5% ignorent quand dénoncer un cas de violences ou d’abus sur un enfant ;  30% ignorent les lieux où signaler les cas ; 43 % disent ignorer comment dénoncer un cas d’abus fait sur un enfant ; 43% n’ont pas connaissance des structures de prise en charge des victimes ; 61% ne connaissent pas les services proposés par les structures existantes en termes de protection et de prise en charge des enfants victimes ; seuls 16,5% des parents sondés ont affirmé connaître les mécanismes communautaires de protection des enfants présents dans leur localité.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »]  En ce qui concerne les acteurs de protection (enseignants, agents de santé, agents sociaux, acteurs de la justice, forces de sécurité, membres des OBC, etc.), l’étude de base montre qu’ils ont une meilleure connaissance des instruments de protection des enfants. En effet, 91,2% des acteurs interrogés ont affirmé connaître les droits et devoirs des enfants ; 79,2% disent connaître les mécanismes de dénonciation des abus et violences sur les enfants ; 73,6% affirment connaître les moments idoines où il faut dénoncer les cas d’abus ; 81,6% des personnes interrogées estiment connaître les lieux de dénonciation des abus ; 61,6%  disent connaître comment dénoncer un cas d’abus sur enfant ; 80,8% affirment avoir connaissance des structures de prise en charge des enfants victimes d’abus et de violences. Toutefois, certains points méritent davantage d’attention : seuls 49,6% des acteurs disent avoir connaissance des mécanismes de protection des droits de l’enfant ; seuls 40% connaissent les types de services offerts par les structures de protection existantes ; plus de la moitié (55,2%) n’ont pas connaissance des mécanismes communautaires de protection.

Toutes ces données sont révélatrices de l’ampleur des défis qui se posent dans les zones d’intervention du projet. Pour relever ces défis, il urge de mettre en place des plans de formation et d’Information, d’éducation et de communication (IEC) pour vulgariser les droits et devoirs des enfants, mettre en place/dynamiser les mécanismes endogènes de protection pour faire des acteurs communautaires les premiers remparts contre les abus et violences faits aux enfants.

En termes d’attitudes et pratiques en matière de protection des enfants, [icon name= »arrow-right » prefix= »fas »] il ressort essentiellement que les populations n’ont pas encore intégré la culture du recours systématique aux mécanismes de protection existants. Ceci est dû au fait que beaucoup méconnaissent encore leur existence et leurs rôles. On note également la forte prévalence des règlements à l’amiable au sein des communautés concernées. Ces données mettent également en lumière la nécessité de former les parties prenantes sur les mécanismes de signalement existants, les procédures de signalement, la culture de la dénonciation, etc.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »] Concernant les mécanismes endogènes de protection, l’étude de base a montré que l’existence et le fonctionnement des dispositifs communautaires de protection des droits des enfants (prévention, dénonciation, prise en charge) constituent un grand défi dans la zone de Dankpen, Oti et Oti sud. L’analyse globale des dispositifs communautaires indique comme défis majeurs la mise en place de systèmes d’observation, d’identification et de signalement des violences de genre en milieu scolaire et extrascolaire ; la construction d’un environnement social et scolaire sûr et épanouissant ; le renforcement de la coopération et de la coordination au niveau local ; la sensibilisation des acteurs sur le système de protection des enfants.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »]  Concernant les besoins spécifiques en information des jeunes et sur les pratiques néfastes spécifiques à chaque communauté, il ressort de cette étude que ces derniers ont besoin de (i) mieux connaître leurs droits et devoirs ; (ii) mieux connaître les acteurs de protection des enfants, leurs domaines spécifiques d’intervention et le mode de saisine ou de signalement des cas d’abus à ces organisations et (iii) d’être formés sur le leadership, l’élaboration de projets et des plans d’actions dans le cadre des activités de leurs clubs, les techniques de plaidoyer, etc.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »] Quant aux types d’appuis favorisant la prévention et la lutte contre les pratiques néfastes, l’étude a permis de noter la nécessité de (i) renforcer les capacités des acteurs, (ii) mettre en place des mécanismes d’assistance juridique et judiciaire en faveur des détenteurs de droits ; (iii) renforcer la résilience socioéconomique des ménages vulnérables et (iv) mettre en place des services d’accueil et de prise en charge des enfants victimes d’infractions/abus ou en situation difficile.

[icon name= »arrow-right » prefix= »fas »]  Enfin, l’étude a permis de noter une forte synergie du projet avec d’autres initiatives en matière de protection et de bien-être des enfants dans les zones d’intervention. En effet, outre les structures décentralisées de l’Etat, les zones de mise en œuvre du projet connaissent la présence d’organisations de protection des enfants relevant de la société civile, notamment ADESCO, ALAFIA, CORPS AFRIK, Nouvelle aube dans le Dankpen ; l’Association Femme et Enfant Déshérités (FED) et l’ONG Sauvons les Enfants Démunis (SED) dans l’Oti et l’ONG « un pour tous » située dans le canton de Sagbiebou dans l’Oti Sud. Bien que la quasi-totalité de ces organisations ne soit pas focalisée sur la protection de l’enfant, leur présence constitue une opportunité pour la synergie d’action souhaitée par CREUSET sur certains aspects dans le cadre de la mise en œuvre du projet de renforcement des mécanismes institutionnels, communautaires et participatifs pour la protection des enfants contre la violence et les pratiques culturelles néfastes comme le mariage précoce et forcé, la traite des enfants et l’exorcisme au Togo.

La présente étude est commanditée par l’ONG CREUSET TOGO avec l’accompagnement technique et l’appui financier de Kinderrechte Afrika e. V. (KiRA) et la Coopération allemande. Elle s’inscrit dans le cadre du Projet de « renforcement des mécanismes institutionnels, communautaires et participatifs pour la protection des enfants contre la violence et les pratiques culturelles néfastes comme le mariage précoce et forcé, la traite des enfants et l’exorcisme au Togo ».

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