«Si nous voulons améliorer la vie des Enfants, de leur famille et de leur communauté, il est impératif de prendre l’initiative et de nous mobiliser.  L’intérêt des enfants doit être au cœur même de toutes décision politiques, économiques et sociales et de tous nos comportements et actes quotidiens». Extrait des propos de Koffi ANNAN dans le rapport de l’UNICEF sur les Droits des Enfants (La Situation des Enfants dans le Monde : Prendre L’initiative) en 2002.

Ses propos ont fait l’objet d’une épreuve de dissertation soumise aux candidats au concours d’entrée (Octobre 2019) de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) au Togo.

L’ENA c’est le lieu où sont formés les futurs hauts cadres  de notre pays qui auront à charge  la conception, la concrétisation et la mise en œuvre des politiques publiques.

Pour nous, acteurs de protection des droits des Enfants, cette épreuve soumise à ces futurs responsables administratifs est un signe d’encouragement afin qu’on puisse  poursuivre le travail de plaidoyer et d’alerte sur la situation des enfants dans notre pays.

C’est là aussi un signe que nos cris de cœurs sont entendus au plus haut niveau.  Et nous tenons à saluer particulièrement le choix de cette thématique  car au-delà du fait qu’il s’agisse d’une épreuve c’est le signe d’une préoccupation partagée par les responsables politiques de notre pays sur la question des enfants. On peut mesurer le degré de développement d’une société par l’investissement qu’elle consent pour assurer un plein épanouissement à ses enfants. Et sans enfants bien éduqué, bien formés, pas d’avenir serein pour un Etat.

Les enfants constituent donc le socle de la société ; quand il est mal fixé, l’avenir ne peut être guère rassurant et tous les efforts actuels pour un Togo émergent ne seront que vains.

A Creuset Togo et comme dans toutes les structures de protection des enfants, notre crédo c’est l’intérêt supérieur de l’enfant avant toute autre considération.

Avec l’amorce du processus de décentralisation et l’élection de nouvelles autorités communales, il est temps comme Koffi ANNAN le recommande de de prendre des initiatives fortes mettant l’enfant au centre de toutes les décisions. On constate déjà que plusieurs communes du  ont commencé par s’intéresser à la question de l’enfance

C’est le cas des communes d’Anié et de l’Est Mono où durant deux jours (17-18 octobre 2019), 30 nouvelles autorités communales ont pris part à un atelier de formation sur la protection des enfants.Cet atelier organisé par la coalition pour la fin du  mariage des enfants au Togo en collaboration avec RELUTET avec l’appui de GIRLS NOT BRIDES – FILLES PAS ÉPOUSES- avait justement pour objectif d’amener ces nouveaux conseillers municipaux à avoir une meilleure compréhension des droits des enfants. Et partant de là, à intégrer cette question dans leur politique et planification budgétaire.

Les difficultés rencontrées par nombre d’organisation sociales engagées dans la protection de l’enfant est justement l’absence de budget alloué par l’État à ces organisations. S’il est existe, il est très souvent insignifiant et ne permet pas un vrai travail sur le terrain.

A l’heure où les partenaires internationaux se font de plus en plus rares et exigeant en termes de la mobilisation locale, cette préoccupation de l’État est à saluer et encourager pour que les promesses de soutien aux ONG et à toute autre entité travaillant pour les enfants deviennent une réalité.

Le mariage des enfants, les enfants de rue, les orphelins, les enfants accusés de sorcellerie, les enfants victime ou auteur d’infraction etc  sont autant de problèmes sociaux qu’il faut résoudre pour demain ne pas se retrouver avec une société inégalitaire évoluant de crise en crise. Mettons vraiment les enfants au centre de nos décisions quotidiennes à tous les niveaux et notre pays pourra se compter parmi les pays émergents dans quelques années.

MOUKPE Bruno

Directeur Exécutif Creuset Togo

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