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Viol de deux étudiantes par un faux médecin

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Cet article ci-dessous est apparue dans une presse togolaise, nous le partageons avec vous afin d’avoir une idée de l’enfer que vivent nos mamans, nos femmes, nos sœurs devant des prédateurs sexuels qui ne manquent d’imagination pour arriver à leur objectif.

Une triste histoire qui n’est pas malheureusement un cas isolé au Togo, en Afrique.

 Le Togo est devenu un pays dangereux où prospèrent les vendeurs d’illusions, des voyous et chenapans de tous poils. L’autorité parentale étant mise à rude épreuve, l’autorité étatique déliquescente, les citoyens sont à la merci totale de n’importe quel aventurier. Lorsque ces aventuriers prennent d’assaut le noble métier de la médecine pour non seulement établir aux citoyens de faux diagnostics, mais en plus profiter pour en abuser d’eux, il y a véritablement péril en la demeure.

 

Depuis le 10 janvier, un sinistre individu du nom de MEDEGO Koami Hounkpati alias docteur GOMEZE Philipeest écroué pour pratique illégale de la médecine, escroquerie, viol. Les plaintes qui ont conduit ce charlatan en prison viennent de deux étudiantes qui ont été abusées et ensuite allègrement violées par le prévenu à l’aide d’une méthode dont lui seul a le secret. Quelques extraits des dépositions des deux victimes que nous ne citerons pas ici : « Courant année deux mille quinze, je ne me sentais pas bien au niveau de mon cœur. J’ai fait une consultation dans une clinique des Chinois. Les résultats des examens ont révélé que je souffrais des malaises d’angine de gorge et aussi des infections vaginales et autres. J’ai causé de mes maux à ma voisine répondant au nom ….., qui dit elle a une camarade ensemble avec qui elle a fait le campus de Lomé qui l’avait branchée à un oncle qui est docteur et qui l’avait traitée de ses infections. Ainsi la voisine a contacté ce monsieur, lui expliquant mes maux. Le même jour, il m’a demandé de venir à son cabinet à Nyékonakpoé.

Comme il se faisait tard et ne pouvant pas faire le déplacement, il m’a demandé de lui indiquer, qu’il va lui-même se transporter chez moi. Monsieur GOMEZE Philippe est arrivé dans la nuit là et m’a fait consulter en me faisant son diagnostic. Il a fait sortir son appareil qu’il a posé sur mon bas ventre. Il me dit après que j’ai des infections qui datent de longtemps et que le traitement doit se faire, sans quoi je risque de ne plus marcher ou de mourir dans les jours à venir. Il me disait qu’il a à me faire des injections et utiliser des ovules intra-vaginales dont l’administration est que quand il placera l’ovule au bout, il devait le guider à l’aide de son pénis jusqu’au niveau de la plaie. Il m’avait confirmé qu’il utilise les produits de l’Amérique car ceux d’ici ne sont pas efficaces. Il m’a proposé 180 000 francs comme frais de traitement; mais suites à mes supplications, on s’est mis d’accord sur 100 000. J’en avais parlé à mon petit ami qui décide de m’aider. Après trois séances de traitement, je lui avais payé 50 000f, mais à la fin du traitement, je sentais des malaises au niveau de mes seins. Quand je l’avais informé, il me faisait savoir que ce sont les effets des produits, mais qu’il passera pour voir si c’est le début d’une grossesse.

Il était venu avec le même appareil et avait remarqué que vraiment, j’étais enceinte et c’était au niveau de la trompe droite. Ceci m’a amenée à lui poser certaines questions car il m’avait dit au début que l’ovule contient une formule et je ne pourrais en aucun cas être enceinte au cours du traitement. Il m’avait dit qu’en tant que spécialiste, on va se débarrasser de la grossesse, donc de ne pas m’inquiéter. Il était reparti, mais quand je l’a ai appelé les trois jours qui ont suivi, il n’est pas venu. Le quatrième jour, il était là tout en disant qu’il était occupé pendant que je l’appelais et m’a fait deux (2) injections. Il m’avait dit de l’appeler quand je vais commencer par saigner, qu’il viendrait avec un aspirateur; mais il n’est jamais là. Le troisième jour, le voici arrivé pour me faire son travail, mais il était tard. La façon dont la chose s’est produite j’étais obligée d’appeler mon petit ami qui n’était pas d’accord sur le fait que j’ai accepté de suivre un traitement de la sorte. Suite à l’intervention de ma petite sœur qui a eu une discussion avec mon petit ami, j’ai été surprise de savoir que ce soi- disant docteur Philipe GOMEZE avait fait la même chose à ma sœur qu’il avait trompée d’avoir le virus du SIDA et qu’il pouvait guérir par ce même moyen ».

La seconde victime n’est que la sœur de la première. Sa déposition renseigne plus sur le profil et surtout la morale de ce fameux MEDEGO Koami Hounkpati : « Je suis étudiante en quatrième année de licence. Courant mois de novembre 2015, j’ai fait la connaissance de monsieur GOMEZE par l’intermédiaire de madame (….), une locatrice dans notre maison. Cette dernière a fait la connaissance de monsieur Philipe GOMEZE grâce à une de ses amies de cité. Et c’est elle qui parlait à madame ( ….) d’un gynécologue qui réside aux USA. Selon elle, ce docteur traite des infections vaginales. Comme ma sœur a les mêmes problèmes, madame ( ….) les avait mis en contact. Jamais ma sœur ne m’a causé de la méthode de traitement à suivre. Comme mes menstruations ne sont pas régulières, j’étais partie faire une échographie.

Je lui ai présenté les résultats pour qu’il voie si j’ai des problèmes de kyste. Lorsqu’il a vu les résultats, il dit qu’il y a un problème, que les docteurs d’ici ne savent pas interpréter ce résultat. Il me rassure que ça va se corriger. C’est en ce moment qu’il m’a proposé son traitement. Il m’a donné certains comprimés et propose d’apporter une machine si le mal ne s’est pas corrigé. Après avoir utilisé les comprimés, il m’a rassurée que le mal s’est corrigé et qu’il n’a plus besoin d’apporter la machine. Selon lui, l’utérus s’est mal positionné, donc il va essayer de ramener l’utérus à sa position normale en couchant avec moi. J’ai fini par comprendre que c’est devenu un plaisir pour lui et ce n’est pas un travail qu’il prétendait faire. Après, il me propose le test de VIH, mais il nous avait toutes convaincues qu’il guérit le VIH. Après le test, il dit que voilà, que ça confirme que j’ai le VIH qu’il doit me traiter.

Mais il dit que ce traitement est confidentiel, qu’il ne le révèle pas à tout le monde. C’est ainsi qu’il m’a expliqué qu’il faut un docteur ou un spécialiste pour pousser le médicament avec le pénis au fond de mon vagin et je devrais jouir pour que le traitement soit efficace. Il dit que si ça me gêne, il va me proposer des médicaments de sa clinique et moi-même je vais faire le choix. C’est ainsi qu’il a couché avec moi cinq fois de suite et enfin, il me demande de devenir sa femme et me menace de ne rien dire à personne. Il affirme que si je m’oppose de me marier à lui, après 25 ans, je reviendrai lui demander pardon. J’ai causé de ce problème à mon cousin, et c’est lui qui m’a motivée de porter plainte contre lui. J’étais toujours retissante de porter plainte. Ces derniers temps, ma sœur utérine la nommée ( ……) a un problème avec son copain et elle est soucieuse à tout moment. J’ai été obligée d’aborder son copain, et c’est en ce moment que j’ai compris que monsieur Philipe GOMEZE fait la même chose avec ma sœur. Nous avons décidé ensemble de porter plainte contre lui pour administration de substances nuisibles à la santé et viol en le dénonçant à la brigade des stupéfiants et antigang Lomé ».

Appréhendé par la brigade de la gendarmerie nationale, l’homme qui déclare être médecin et délégué médical à la fois (sic) ne reconnaît pas avoir abusé des deux filles. Il prétend plutôt les avoir bien soignées. A la question de l’officier de police judiciaire de savoir : « Vous aviez déclaré être médecin et délégué médical, aviez-vous des diplômes afférant à votre fonction ?», sa réponse est à la hauteur de son charlatanisme. La voici : « Je les avais, mais entre temps, j’avais fait un accident avec ma voiture qui a pris feu donc j’ai perdu tous les documents qui s’y trouvaient ». Voilà un docteur qui se promène dans la rue avec ses diplômes dans sa voiture (sic).

Plus loin, on lui pose la question de savoir : « En tant que délégué médical et médecin, vous êtes reconnu par quel ministère ?». Sa réponse : « Non, je ne suis d’aucun ministère. Je travaille souvent chez moi en famille ». Il a été présenté devant le Procureur et déféré par la suite à la prison civile de Lomé.

Le cas de ce monsieur MEDEGO Koami Hounkpati, qui aurait vécu aux USA où se trouve actuellement son épouse et ses six enfants est symptomatique des vendeurs d’illusions et autres faiseurs de bonheur qui polluent la cité. A longueur de journée, dans les coins de rue, dans les églises dites révélées, on assiste à des entreprises d’escroquerie sur fond d’abus sur les citoyens sans que personne ne lève le petit doigt pour mettre de l’ordre. Les fameux pasteurs ou guérisseurs s’enrichissent, construisent des maisons, achètent des voitures de luxe pendant que les victimes, disons plutôt les manipulés dépouillés de leurs biens végètent dans la misère, dans l’attente d’une miséricorde divine à eux promise.

Pour revenir au cas de la médecine, il est connu de tous que même dans les cliniques où opèrent de vrais médecins, on abuse parfois des patients, surtout des femmes qui vont en consultation chez les gynécologues. Mais les Togolais n’ayant pas pris l’habitude de porter plainte, rares sont les victimes qui parlent. Mais lorsque des gens sans aucun diplôme s’érigent en médecin et pratiquent des traitements avec des méthodes curieuses sur les patients, alors la République est en danger. Les autorités compétentes doivent mettre de l’ordre dans le domaine, de même que les citoyens eux-mêmes qui ne doivent pas se laisser manipulées.

Mensah K. (L’ALTERNATIVE)

Ne vous contentez pas à la fin de cette lecture de dire que ce qui s’est passé est mauvais, c’est de prendre l’engagement d’aider les victimes à porter plaintes contre les auteurs de ces barbaries.

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