Le 21 mai 2025, les communautés artisanales de Sotouboua et de Mô (Djarkpanga) ont vécu un moment fort : deux forums ont rassemblé 71 artisans, dont 47 femmes, pour réfléchir ensemble à un environnement d’apprentissage plus sûr, plus équitable et plus respectueux. Ces rencontres, organisées dans le cadre du projet Renforcement de la Société Civile pour la Lutte Contre les Violences de Genre au Togo, porté par Plan International Togo avec ses partenaires, dont CREUSET TOGO, inaugure une nouvelle la manière d’encadrer les jeunes qui sont en apprentissage.

Au coeur des débat : le rôle social des maîtres artisans et l’importance d’un encadrement basé sur l’écoute, le respect et la discipline positive. Ces forums ont permis de dresser un bilan encourageant des changements amorcés grâce au projet : adoption de règles non violentes dans plusieurs ateliers, mise en avant de modèles féminins inspirants, dialogue ouvert autour de la sexualité, du consentement et du respect, via les clubs de jeunes et la paire éducation.

Mais les participants ont aussi soulevé des défis persistants : manque de mécanismes de suivi, faible implication des familles dans l’accompagnement des jeunes, et besoin de formations continues pour les maîtres artisans afin de consolider les acquis.

Face à ces constats, les artisans ont proposé des actions concrètes :

• Intégrer la discipline positive dans les règlements intérieurs des ateliers

• Organiser régulièrement des formations participatives sur l’encadrement bienveillant

• Renforcer les liens entre parents, apprentis et maîtres artisans

• Mieux faire connaître et appliquer la loi 2022-020, qui protège les apprenants contre les violences sexuelles

Un plan d’action réaliste et ancré dans les réalités locales a ainsi vu le jour, avec pour ambition de transformer les lieux d’apprentissage en espaces sûrs, motivants et respectueux, notamment pour les filles, souvent plus exposées aux discriminations et aux abus.

Le témoignage de Wazarietou, maîtresse coiffeuse à Kazaboua, illustre bien cet élan de transformation :

« Ce projet m’a beaucoup aidée. Avant, je ne savais pas trop comment parler aux filles dans mon atelier. Maintenant, je comprends que les encourager et les respecter, c’est mieux pour leur apprentissage. J’ai aussi appris que les règles doivent être claires et justes pour tout le monde. Ça me donne envie de changer des choses dans mon travail, pour que les apprenties se sentent bien et en sécurité. »

Au-delà des mots, c’est un changement de regard qui est en cours : les maîtres artisans ne sont plus seulement des transmetteurs de savoir-faire, mais aussi des acteurs du changement social, garants de la dignité, de l’égalité et du bien-être des jeunes qu’ils forment.

Ces forums sont la preuve que, lorsque les communautés s’écoutent et s’engagent ensemble, il est possible de construire des espaces d’apprentissage où chaque jeune peut s’épanouir pleinement, sans peur ni violence.

MOUSSA

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